lundi 19 février 2007

Toujours en course


« Royal risque gros ». « Semaine cruciale pour Ségolène Royal ». Les titres des journaux annonçaient la couleur : la prestation de la candidate socialiste à la présidentielle, ce soir sur TF1, s’annonçait des plus périlleuses. Il faut dire que les sondages lui ont tourné le dos ces derniers temps. Mais au final, après deux heures d’émission, Ségolène Royal semble avoir tiré avantage de sa discussion avec les Français. Sans tambour ni trompette, mais avec des recettes simples.

Fille de colonel, la candidate socialiste a eu du mal à rester « parquée » derrière son pupitre. Comme pour briser les barrières avec ses interlocuteurs, elle n’a eu de cesse de « voyager » sur le plateau de TF1, prêtant même assistance à un homme en fauteuil roulant souffrant de sclérose en plaques qui venait d’évoquer le décès d’un de ses proches des suites de la même maladie. Visiblement émue, elle s’approcha de lui, prit sa main, et lança un « Ca va ? » avec un fort accent de sincérité.

Sur son programme, mis à part une proposition nouvelle - augmentation de 5% des retraites inférieures ou égales au SMIC net (984 euros) - , la candidate socialiste a déroulé son programme présidentiel : une hausse du SMIC à 1.500 euros brut sur 5 ans, réforme de l'impôt sur les sociétés avec un abaissement des charges pour les entreprises vertueuses (qui montrent l’exemple en embauchant), régularisation au cas par cas des sans-papiers, pas d’assistanat sans obligations, construction de logements sociaux. L’occasion de distribuer une pique en direction de Nicolas Sarkozy : « Si toutes les communes faisaient comme celle du ministre de l'Intérieur en matière de logements sociaux, on aurait une situation drôlement explosive dans le pays ».

Sur un ton maternel - ou professoral, c’est selon -, la candidate n’a pas hésité à se montrer familière avec ses interlocuteurs, multipliant les « Merci pour votre question » ou les « Très bonne question », ou appelant les gens par leur prénom comme pour museler leur – potentielle – animosité. Un homme parvint tout de même à la désarçonner en stigmatisant l'absence de chiffrage de son projet. "Mais si, mais si, il y a des choses dans mon programme", insista-t-elle à plusieurs reprises.

Enfin, interrogée sur l’avenir de son compagnon François Hollande (sera-t-il dans son gouvernement si elle gagne ?), Ségolène Royal éluda un instant la question, avant de lâcher : « Tous les talents seront utilisés ». Quant au remaniement de son équipe de campagne, il sera annoncé jeudi.

Et vous, qu’avez-vous pensé de sa prestation ?