dimanche 11 mars 2007

"Je ne solliciterai pas de nouveau mandat..."


Chirac, dernière. Après 40 années de politique, Jacques Chirac jouait peut-être son match le plus difficile, ce soir à la télévision. En effet, comment conserver le mystère sur une décision - le fait qu'il ne soit pas candidat à sa propre succession - attendue par tous ? Comment capter l'attention des téléspectateurs sans vouloir, dans le même temps, défendre à tout prix ses 12 années passées à l'Elysée ?
Alors, le président a fait sobre. Sensible. Comme pour se donner du courage , il a ostensiblement pris son souffle au tout début de sa courte intervention - guère plus de 5 minutes. Une longue respiration, comme pour indiquer : "Bon, maintenant, il faut y aller ! ".
Alors il y est allé, affirmant sa "passion pour la France", revendiquant "le coeur et la force" placées tout au long de ses années "au service" de notre pays. Mettant en avant ce qu'il classe parmi les bons points de sa politique (recul de l'insécurité, l'affirmation des "valeurs républicaines essentielles", la réforme des retraites, la baisse du chômage...), mettant en garde les Français "contre les extrêmismes".
Et puis, la phrase tant attendue est arrivée : « Au terme du mandat que vous m'avez confié, le moment sera venu pour moi de vous servir autrement. Je ne solliciterai pas vos suffrages pour un nouveau mandat ». Nicolas Sarkozy a dû souffler profondément, lui aussi. Même si, comme prévu, le président a refusé d'en dire plus. "S'agissant des échéances électorales, j'aurai l'occasion d'exprimer mes choix personnels". Son soutien à Sarko attendra encore un peu.

Au moment de signifier son retrait de la vie politique, il y avait de l'émotion dans les yeux de Chirac. Une grande tristesse également. "Il y a sans aucun doute une vie après la politique. Jusqu'à la mort", avait-il déclaré quelques semaines plus tôt à Michel Drucker. Comme pour signifier que dans esprit, la retraite politique s'apparentait à une mort lente.

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